Résumé :
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Nous savons tous, intuitivement, que la peur joue un rôle dans la vie politique d'un pays. Et pas seulement lors d'événements exceptionnels comme les attentats du 11 Septembre à New York. Mais, parce qu'il est humiliant d'avoir peur et de se l'avouer, nous en minimisons irrésistiblement l'influence, préférant nous réfugier derrière des explications plus " avouables " du comportement des gouvernants comme des citoyens. Le maître-livre de Corey Robin déchire ce voile d'ignorance. Dans une analyse à la fois brillante et provocante, très largement saluée lors de sa récente publication aux États-Unis, il montre en quoi la peur constitue un levier fondamental du pouvoir, même dans des démocraties libérales comme les nôtres. L'auteur conjugue ici une analyse historique de l'idée de peur (de Hobbes à Hannah Arendt en passant par Montesquieu et Tocqueville) avec une description concrète, menée sans complaisance, de la vie politique américaine actuelle. Il construit donc une démonstration particulièrement efficace qui déborde du cadre strictement américain pour s'appliquer à tout fonctionnement démocratique. Si cette thèse originale trouble certainement notre confort intellectuel, elle peut aussi nous dessiller les yeux sur le plan politique afin que nos lendemains soient véritablement affranchis de la peur.
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